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chanter la palinodie. J’ai discuté dans ces ouvrages un grand nombre d’opinions des philosophes que je viens de citer ; c’est ce que j’ai fait aussi dans une lettre à Amélius, lettre qui a l’étendue d’un ouvrage, et dans laquelle je répondais à quelques réflexions qu’Amélius m’avait envoyées ce Rome. Il avait intitulé ces observations Lettre sur le caractère de la philosophie de Plotin ; je me contentai moi-même d’un titre général : Réponse à la lettre d’Amélius.

XX.

Longin reconnaît dans ce passage que Plotin et Amélius l’emportent sur tous les philosophes de son temps par la multitude des questions qu’ils ont traitées et par l’originalité de leurs doctrines. Bien loin d’admettre que Plotin ait emprunté et servilement reproduit les opinions de Numénius, il signale l’analogie de ses doctrines avec les dogmes pythagoriciens et platoniciens ; il ajoute même que, pour l’exactitude et l’intelligence des doctrines, les ouvrages de Numénius, de Cronius, de Modératus et de Thrasyllus sont fort au-dessous de ceux que Plotin a composés sur les mêmes questions. Après avoir dit d’Amélius qu’il marchait sur les traces de Plotin, mais qu’il était diffus et que ses longues amplifications n’avaient rien de la manière de son maître, il me cite à mon tour, quoiqu’à cette époque mes relations avec Plotin fussent assez récentes : « Basilée de Tyr, dit-il, leur ami et le mien, a imité Plotin, et composé une foule de traités dans sa manière. » Il indique clairement par là que j’avais su me garder de la prolixité peu philosophique d’Amélius et que je m’efforçais d’imiter le style de Plotin. Au reste, ce jugement d’un esprit aussi éminent, du prince des critiques, sur un homme à l’égard duquel il était auparavant mal disposé, prouve suffisamment