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Platon rapporte aussi cette maxime dans le Protagoras.

Il disait aussi que les dieux eux-mêmes ne peuvent lutter contre la nécessité, et que le commandement est l’épreuve de l’homme. Comme on lui demandait en quoi consiste la perfection, il répondit : « À bien faire ce qu’on fait actuellement. » Crésus lui demanda une autre fois quelle est l’autorité la plus grande : « C’est, dit-il, celle des tables gravées, » par allusion aux lois. Il disait que les véritables victoires sont celles qui ne coûtent point de sang.

Phocaïcus parlant de chercher un homme probe, il lui dit : « Tu chercheras longtemps sans le trouver. » Quelqu’un lui ayant demandé quelle était la chose la plus agréable : « Le temps, dit-il. — La plus obscure ? — L’avenir. — La plus sûre ? — La terre. — La plus incertaine ? — La mer. »

« L’homme prudent, disait-il encore, prévoit le malheur avant qu’il soit arrivé ; l’homme courageux le supporte. — Ne dites point ce que vous avez dessein de faire ; on rirait de vous si vous ne réussissiez pas. — N’insultez pas aux malheureux, ou craignez leurs vengeances. — Ne retenez pas un dépôt. — Ne dites pas de mal d’un ami ; pas même d’un ennemi. — Pratiquez la piété. — Aimez la tempérance. — Respectez la vérité et la bonne foi. — Acquérez de l’expérience et de la dextérité. — Cultivez l’amitié. — Soyez soigneux. »

Parmi ses maximes en vers, la suivante est célèbre :

Il faut s’armer des flèches et du carquois,
Pour s’élancer à la poursuite du méchant.
La vérité n’est jamais dans sa bouche ;
Son langage est double,
Comme sa pensée.