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la vue perçoit dans toutes les directions une distance égale, ou à ce que les atomes prennent cette forme en se réunissant dans l’air, ou bien à ce que de l’air qui se porte vers la lune il se détache des atomes, qui, réunis dans les nuages, y donnent lieu à cette apparence circulaire.

Le halo lunaire tient à ce que l’air qui de toutes parts se porte vers la lune intercepte uniformément les rayons émis par cet astre, de manière à former autour d’elle une sorte de nuage circulaire qui la voile en partie. Il peut tenir aussi à ce que la lune repousse uniformément dans tous les sens l’air qui l’environne, de manière à produire cette enveloppe circulaire et opaque ; peut-être cette opacité tient-elle à des particules que quelque courant apporte de l’extérieur ; peut-être aussi la chaleur communique-t-elle à la lune la propriété d’émettre par les pores de sa surface des particules d’où résulte cet effet.

Les comètes proviennent ou de ce que, dans des circonstances données, il y a sur quelques points du ciel des embrasements partiels, ou bien de ce qu’à certaines époques le ciel a, au-dessus de nos têtes, un mouvement particulier qui les fait apparaître. Il peut se faire aussi que douées elles-mêmes d’un mouvement propre, elles s’avancent, au bout de certaines périodes de temps, et par suite de circonstances particulières, vers les lieux que nous habitons. Les raisons opposées expliquent leur disparition.

Certains astres reviennent au même point en achevant leur révolution. Cela tient non-seulement, comme on l’a quelquefois prétendu, à ce que le pôle du monde autour duquel ils se meuvent est immobile, mais aussi à ce que le tourbillon d’air qui les environne les empêche de dévier comme les astres errants. Peut-être aussi cela vient-il de ce qu’en dehors de la route qu’ils parcourent et où nous les apercevons, ils ne trouvent point une matière appropriée à leur nature. On peut encore expliquer ce phénomène d’une foule de manières, en raisonnant d’après les faits sensibles : ainsi, il peut se faire que certains astres soient errants parce que cela est dans la nature de leurs mouvements, et que, par la même raison, d’autres soient immobiles. Il se peut aussi que la même nécessité qui leur a imprimé à l’origine le mouvement circulaire, ait forcé les uns à suivre régulièrement leur orbite et ait soumis les autres à une marche irrégulière. On peut supposer encore que l’uniformité du milieu que parcourent certains astres favorise leur marche régulière et leur retour au même point ; et que