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Les trombes peuvent être causées ou par la présence d’un nuage qu’un vent violent roule et précipite vers les régions inférieures, ou par une violente rafale qui emporte un nuage dans le voisinage d’un autre courant, ou bien par le tourbillonnement du vent lui-même, lorsqu’une bourrasque entraîne des régions supérieures une masse d’air qu’elle roule sur elle-même, sans que celle-ci puisse s’échapper de côté par suite de la résistance de l’air environnant. Lorsque la trombe se porte vers la terre, il en résulte des tourbillons en rapport avec la rapidité du vent qui les a produits ; sur mer, ce phénomène reçoit le nom de trombe marine.

Les tremblements de terre peuvent tenir soit à ce que le vent pénètre dans l’intérieur de la terre, soit à ce que la terre elle-même, recevant sans cesse des apports de particules extérieures et étant en mouvement dans ses atomes constitutifs, est disposée par là à un ébranlement général. Ce qui permet au vent d’y pénétrer, c’est que des éboulements se produisent dans l’intérieur, ou que l’air comprimé par les vents s’insinue dans les cavernes souterraines. Le mouvement que communiquent à la terre de nombreux éboulements et la réaction de la terre lorsque le mouvement rencontre des parties plus résistantes et plus solides, suffisent à expliquer les tremblements. On peut d’ailleurs en rendre compte d’une foule d’autres manières.

Les vents continus ont pour cause soit l’apport successif et régulier d’une matière étrangère, soit la réunion d’une grande quantité d’eau. Les autres vents peuvent tenir à ce que quelques parties de cette même matière tombent dans les nombreuses cavités de la terre et se répandent de là dans divers sens[1].

La grêle se produit soit lorsqu’une condensation énergique agit sur des particules éthérées que le froid embrasse de toutes parts, soit par suite d’une condensation moins énergique, mais agissant sur des particules aqueuses, et accompagnée de division, de manière à produire en même temps la réunion de certains éléments et le morcellement de la masse ; soit encore par la rupture d’une masse dense et compacte, ce qui expliquerait tout à la fois la pluralité des parties et la dureté de chacune d’elles. Quant à la forme sphérique de la grêle, on peut aisément en rendre compte en admettant que les chocs qu’elle

  1. Le texte de tout ce passage paraît corrompu. Peut-être faudrait-il remplacer le mot πνεύματα par ῥεύματα « les cours d’eau ? »