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fils de Cécrops t’avaient exilé ; mais toi, si tu as pu fuir la ville de Pallas, tu n’as point échappé à Pluton.

Un jour, dit-on, il réclamait à Évathlus, son disciple, le salaire de ses leçons ; celui-ci lui ayant répondu : « Je n’ai encore gagné aucune cause, » il répliqua : « Mais moi si je gagne ma cause, je serai payé, et si tu la gagnes je le serai également[1]. »

Il y a eu deux autres Protagoras : un astronome dont Euphorion a fait le panégyrique et un philosophe stoïcien.



CHAPITRE IX.


DIOGÈNE D’APOLLONIE.


Diogène d’Apollonie[2], fils d’Apollothémis, est un des plus célèbres philosophes de l’école physique. Antisthène dit qu’il était disciple d’Anaximène et contemporain d’Anaxagore[3]. Démétrius de Phalère rapporte,

  1. Ce trait ainsi isolé est inintelligible ; nous en trouvons l’explication dans Aulu-Gèle (livre V, chap. x) : « Évathlus voulant prendre des leçons de Protagoras, celui-ci lui fit payer comptant la moitié du salaire qu’il exigeait, et il fut convenu que le reste ne serait payable que le jour où Évathlus aurait gagné sa première cause. Le disciple devint fort habile ; mais pour se dispenser de le payer il refusa obstinément de plaider. Protagoras le cita alors en justice et lui proposa ce dilemme : « Si tu perds ta cause, tu dois me payer en vertu de la sentence ; si tu la gagnes, tu me payeras également d’après nos conventions. » Mais Évathlus retourna l’argument contre son maître, et les juges embarrassés laissèrent la cause pendante. »
  2. Ville de Crète.
  3. Simplicius, dans le commentaire sur la Physique d’Aristote,