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core dans Démétrius qu’il alla à Athènes et que, peu soucieux de la gloire, il ne chercha pas à se faire connaître ; il aurait même connu Socrate, mais sans être connu de lui. « Je suis venu à Athènes, dit-il lui-même, et personne ne m’y a connu. » D’un autre côté, on lit dans Thrasylus : « Si les Rivaux sont de Platon, Démocrite paraît être cet interlocuteur anonyme, différent d’Œnopide et d’Anaxagore, qui, dans un entretien avec Socrate, disserte sur la philosophie et compare le philosophe à l’athlète vainqueur au pentathle[1]. En effet, il était lui-même philosophe dans ce sens ; il avait cultivé la physique, la morale, les mathématiques, les lettres, et avait une expérience consommée dans les arts. Cet axiome est de lui : la parole est l’ombre des actions.

Démétrius de Phalère dit dans l’Apologie de Socrate qu’il n’était jamais venu à Athènes. Si cela est, le dédain qu’il témoigna pour une telle ville doit nous le faire paraître plus grand encore, puisqu’au lieu de devoir sa gloire aux lieux qu’il habitait il aima mieux les ennoblir par sa présence.

Ses écrits montrent assez quel il était. Thrasylus dit qu’il avait pris pour modèles les pythagoriciens ; et en effet il a lui-même cité Pythagore avec éloge dans le traité qui porte le nom de ce philosophe. On pourrait même croire, n’était la différence des temps, qu’il lui a dû toutes ses doctrines et a été son disciple. Du reste, Glaucus de Rhèges, son contemporain, dit qu’il avait eu pour maître un pythagoricien ; Apollodore de Cyzique cite même nommément Philolaüs. Démétrius nous le montre confiné dans la solitude et retiré au milieu des tombeaux, afin de pouvoir méditer à

  1. Combat composé de cinq exercices.