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Et cette autre :


Ne vous hâtez pas en parcourant le livre d’Héraclite d’Éphèse ; la route est difficile ; les ténèbres, une impénétrable obscurité, l’environnent ; mais si quelque initié vous conduit, elle deviendra plus lumineuse que le soleil.


Il y a eu cinq Héraclite : le premier est celui qui nous occupe ; le second est un poëte lyrique, auteur d’un Éloge des douze dieux ; le troisième était un poëte élégiaque d’Halicarnasse ; Callimaque lui a adressé les vers suivants :


On m’a dit ton triste sort, Héraclite, et j’ai versé des larmes ; je me suis rappelé ces jours si nombreux que nous avons passés en de doux entretiens. Et toi, cher fils d’Halicarnasse, tu n’es déjà plus que poussière ! Mais les chants vivront, et sur eux Pluton, qui emporte toutes choses, ne portera pas la main.


Le quatrième, de Lesbos, a composé une histoire de Macédoine. Le cinquième, d’abord joueur de harpe, abandonna cet art pour se livrer à la composition d’ouvrages où la gravité se cache sous la forme comique.



CHAPITRE II.
XÉNOPHANE.

Xénophane, fils de Dexias, ou d’Orthomène, suivant Apollodore, était de Colophon. Timon fait de lui cet éloge :


Xénophane, moins orgueilleux, flagellant les sottises d’Homère.