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gathocle. Ce dernier est un poëte comique qui, d’après les Chroniques d’Apollodore, remporta trois fois le prix dans les concours de la ville, et cinq fois dans ceux de la campagne. (On cite encore un autre Eudoxe médecin de Cnide. Eudoxe dit, dans le Tour du Monde, qu’il recommandait sans cesse d’exercer continuellement et par tous les moyens imaginables ses membres et ses sens[1].) Apollodore dit aussi qu’Eudoxe de Cnide florissait vers la cent troisième olympiade et qu’on lui doit la théorie des lignes courbes. Il mourut dans sa cinquante-troisième année. Pendant qu’il était en Égypte auprès de Conuphis d’Héliopolis, le bœuf Apis lécha ses vêtements, et les prêtres conclurent de là, au rapport de Phavorinus dans les Commentaires, qu’il deviendrait fort célèbre, mais mourrait jeune. J’ai fait à ce sujet les vers suivants :

On dit qu’Eudoxe étant à Memphis, voulut apprendre sa destinée du taureau aux belles cornes. L’animal ne répondit rien ; un bœuf peut-il parler ? Apis n’a pas reçu de la nature l’usage de la voix ; mais placé à côté d’Eudoxe il lécha son habit, annonçant clairement par là que sa vie serait courte. En effet il mourut bientôt, après avoir vu cinquante-trois fois se lever les Pléiades.

On l’appelait Endoxe[2] au lieu d’Eudoxe, à cause de sa célébrité.

Après avoir parlé des pythagoriciens illustres, passons maintenant à ceux qu’on appelle philosophes isolés. Nous commencerons par Héraclite.

  1. Il suffit de lire le texte pour se convaincre que tout ce passage a été interpolé après coup. Le commencement de la phrase suivante ὁ δ’ αὐτός φησι ne peut se rapporter qu’à Apollodore.
  2. Illustre.