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formes et passe dans toute espèce d’êtres, animaux ou plantes ; ainsi il dit :

J’ai été autrefois jeune homme, jeune fille, plante, oiseau ; poisson brûlant[1], j’ai habité les mers.

Son traité de la Nature et ses Expiations comprennent cinq mille vers, et le traité sur la Médecine six cents. Nous avons parlé précédemment de ses tragédies.




CHAPITRE III.


ÉPICHARME.

Épicharme de Cos, fils d’Hélothalès, était aussi disciple de Pythagore. À l’âge de trois mois il fut porté de Sicile à Mégare, et de là à Syracuse, ainsi qu’il l’atteste lui-même dans ses écrits. Voici l’inscription gravée sur sa statue :

Autant le soleil immense l’emporte sur les autres astres,
Autant la puissance de l’Océan est supérieure à celle des fleuves,
Autant l’emporte par la sagesse Épicharme
À qui Syracuse a décerné des couronnes.

Il a laissé des Mémoires qui comprennent des gnomes et des observations sur la physique et la médecine. À chacune de ces pièces sont joints des vers acrostiches qui prouvent indubitablement qu’il en est l’auteur. Il mourut à l’âge de quatre-vingt-dix ans.

  1. Empédocle croyait (voyez Arist., de Respir.) que les animaux les plus chauds sont ceux qui habitent l’eau, la nature les portant à tempérer par le séjour de l’eau leur chaleur excessive.