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à ses concitoyens de mettre fin à leurs dissensions et d’établir l’égalité politique. Empédocle avait doté, grâce à ses richesses, un grand nombre de jeunes filles pauvres ; on ne le voyait jamais que vêtu de pourpre avec un ceinturon d’or, ainsi que l’atteste Phavorinus, au premier livre des Commentaires. Il portait aussi des sandales d’airain et la couronne delphique. Il avait une longue chevelure, un nombreux cortège de serviteurs, et se faisait remarquer par la constante gravité de son extérieur. Aussi lorsqu’il sortait, ceux qui le rencontraient se plaisaient à admirer sa démarche presque royale. Un jour que, monté sur un char, il se rendait à Mégare pour une solennité, il tomba et se cassa la cuisse ; il mourut des suites de cet accident à l’âge de soixante-dix-sept ans et fut enseveli à Mégare. »

L’assertion relative à son âge est contredite par Aristote qui ne le fait vivre que soixante ans ; d’autres disent cent neuf ans. Il florissait vers la quatre-vingt-quatrième olympiade. Démétrius de Trézène, dans le traité Contre les Sophistes, lui applique ces vers d’Homère :

Il attacha une longue corde à un haut cornouiller,
La passa à son col et s’y pendit. Son âme descendit au fond des enfers.

Enfin on lit dans la lettre de Télauge, citée plus haut, qu’étant vieux et débile, il se laissa choir dans la mer et s’y noya. Tels sont les divers récits accrédités sur sa mort.

Voici sur son compte quelques vers satiriques que j’emprunte à mon recueil de toute mesure :