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Enfin Empédocle abolit le conseil des Mille, et établit à la place une magistrature trisannuelle dans laquelle il fit entrer non-seulement les riches, mais aussi les hommes dévoués à la cause populaire. Toutefois Timée, qui parle souvent de lui, dit au premier et au second livre qu’il ne paraît pas avoir eu une grande aptitude pour les affaires. En effet, ses vers témoignent beaucoup de jactance et d’amour propre, celui-ci par exemple :

Salut, je suis pour vous un dieu immortel ; non, je ne suis plus mortel ;
et les suivants.

Lorsqu’il se rendit aux jeux olympiques, tous les regards se tournèrent vers lui et dans toutes les conversations on n’entendait guère que le nom d’Empédocle. Cependant, lors du rétablissement d’Agrigente les descendants de ses ennemis s’opposèrent à ce qu’il y rentrât, et il alla s’établir dans le Peloponèse où il mourut. Timon ne l’a pas oublié ; il le prend à partie dans ces vers :

Voici venir Empédocle, cet enchanteur, cet orateur de carrefour ; il s’est approprié toutes les charges qu’il a pu, en créant des magistrats qui avaient besoin de seconds..

Sa mort est diversement racontée : Héraclide après avoir raconté l’histoire de la léthargique et la gloire dont se couvrit Empédocle pour avoir rappelé à la vie une femme morte, ajoute qu’il fit à cette occasion un sacrifice dans le champ de Pisianax et y invita quelques-uns de ses amis, entre autres Pausanias. Après le repas on se dispersa pour se livrer au repos ; les uns allèrent sous les arbres, dans un champ voisin, les autres où ils voulurent ; Empédocle seul resta à sa