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lolaüs et Empédocle les pythagoriciens ne faisaient aucune difficulté de communiquer leur doctrine ; mais que du moment où Empédocle l’eut divulguée dans ses vers ils se firent une règle de n’admettre aucun poëte à leurs entretiens, règle qui fut appliquée à Platon, car on l’exclut de l’école. Du reste, il ne dit pas quel était parmi les pythagoriciens le maître d’Empédocle ; il se contente de remarquer que la lettre prétendue de Télauge, qui lui donne pour maîtres Hippasus et Brontinus, ne mérite aucune créance. Théophraste dit qu’il fut l’émule de Parménide et l’imita dans ses poésies ; car il avait aussi composé un poëme sur la Nature. Hermippus prétend au contraire qu’il avait pris pour modèle non pas Parménide, mais bien Xénophane, qu’il avait fréquenté et dont il imitait la manière poétique ; il ne se serait attaché que plus tard aux pythagoriciens. Alcidamas assure dans la Physique que Zénon et Empédocle avaient suivi en même temps les leçons de Parménide, mais qu’ensuite ils le quittèrent, Zénon pour philosopher en son propre nom, Empédocle pour suivre Anaxagore et Pythagore, empruntant à l’un la gravité de ses mœurs et de son extérieur, à l’autre ses doctrines physiques.

Aristote dit, dans le Sophiste, qu’Empédocle inventa la rhétorique, et Zénon la dialectique. Il dit, dans le traité des Poëtes, que sa manière était celle d’Homère, sa diction vigoureuse, et qu’il faisait un emploi habile des métaphores et des autres ressources de la poésie. Il cite parmi ses compositions un poëme sur l’invasion de Xerxès et un hymne à Apollon, pièces que sa sœur ou sa fille jetèrent au feu, suivant Hiéronymus, la dernière involontairement, l’autre à dessein, parce qu’elle était imparfaite. Aristote dit encore qu’il avait composé des tragédies et un traité