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sir. — Qu’est-ce que Dieu ? — Ce qui n’a ni commencement ni fin. — Qu’avez-vous vu de plus extraordinaire ? — Un tyran arrivé à la vieillesse. — Quelle est la plus douce consolation du malheur ? — La vue d’un ennemi plus malheureux encore. — Quel est le meilleur moyen de mener une vie pure et vertueuse ? — Éviter ce qu’on blâme dans les autres. — Quel est l’homme heureux ? — Celui dont le corps est sain, l’esprit cultivé, la fortune suffisante. »

Il disait encore qu’il faut penser à ses amis, présents ou absents ; qu’on ne doit point farder son visage et que la véritable beauté est celle de l’âme. « Gardez-vous, disait-il, de vous enrichir par des moyens honteux. — Que jamais on ne puisse vous reprocher une parole malveillante envers vos amis. — Attendez-vous à être traité par vos enfants comme vous aurez traité vos parents. »

Il attribuait les débordements du Nil à ce que les vents étésiens, soufflant en sens contraire du courant, font remonter les eaux.

Apollodore, dans les Chroniques, le fait naître la première année de la trente-cinquième olympiade[1] Il mourut à l’âge de soixante-dix-huit ans, ou, suivant un autre témoignage, celui de Sosicrate, à l’âge de quatre-vingt-dix ans. En effet, Sosicrate place sa mort dans la cinquante-huitième olympiade ; il ajoute que Thalès était contemporain de Crésus, et qu’il avait offert de lui faire passer, sans pont, le fleuve Halys, en détournant son cours.

Il y a eu cinq autres Thalès, au dire de Démétrius de Magnésie, dans les Homonymes. Un mauvais rhétheur de Calatia ; un peintre habile, de Sicyone ; un

  1. 639 avant J.-C.