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passibilité, deux livres ; de l’Exercice, II ; du Plaisir, IV ; de la Richesse, des Bienfaits et des Châtiments ; de l’Usage des Hommes ; du Bonheur ; des Choses qu’on approuve ; des Mœurs des Barbares.

Tels sont les dissidents parmi les stoïciens ; Zénon eut pour successeur Cléanthe, dont nous allons parler.




CHAPITRE V.


CLÉANTHE.

Cléanthe d’Assos, fils de Phanias, fut d’abord athlète au dire d’Antisthène dans les Successions. Il vint, dit-on, à Athènes avec quatre drachmes pour tout bien et s’attacha à Zénon ; à partir de ce moment il se livra sans réserve à la philosophie, et resta toujours fidèle aux mêmes doctrines. On vantait son ardeur pour le travail, à ce point que, réduit par la misère à des occupations mercenaires, il allait la nuit puiser de l’eau dans les jardins et consacrait le jour à l’étude. De là lui est venu le surnom de puiseur d’eau. On rapporte qu’ayant été cité en justice pour rendre compte de ses moyens d’existence et expliquer sa santé florissante, il produisit comme témoins le jardinier dont il puisait l’eau et la marchande de farine dont il tournait la meule ; sur leur témoignage on le renvoya absous. On ajoute que les juges de l’Aréopage, saisis d’admiration, décrétèrent pour lui un don de dix mines, mais que Zénon l’empêcha de l’accepter. On dit aussi qu’Antigone lui donna trois mille mines. Un jour qu’il conduisait des