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Panétius et Sosicrate prétendent que les lettres seules sont de lui, et que les autres ouvrages sont d’Ariston le péripatéticien. On dit qu’étant chauve il fut frappé d’un coup de soleil dont il mourut. J’ai composé à ce sujet le badinage suivant en vers choliambiques :

Pourquoi donc, Ariston, vieux et chauve, as-tu laissé brûler ton chef par le soleil ? tu as trop cherché la chaleur et tu as rencontré sans le vouloir le froid des enfers.

Il y a eu plusieurs autres Ariston : un péripatéticien d’Iulis, un musicien d’Athènes, un poëte tragique, un rhéteur d’Aléa, qui a écrit sur l’art oratoire, et un philosophe péripatéticien d’Alexandrie.




CHAPITRE III.


HÉRILLUS.

Hérillus de Carthage disait que le but de la vie est la science, c’est-à-dire que, dans toute sa conduite, on doit avoir en vue une vie réglée sur la science, et ne point se laisser égarer par l’ignorance. Il définissait la science : une disposition habituelle à ne point faillir dans la perception des images, sous la direction de la raison. Quelquefois il disait qu’il n’y a pas de fin absolue, mais qu’elle change suivant les circonstances et les objets, semblable à l’airain dont on fait indifféremment la statue d’Alexandre ou celle de Socrate. Il distinguait fin proprement dite et fin secondaire : ceux qui ne sont pas sages, disait-il, tendent à la dernière, et le sage seul aspire à la véritable fin. Il re-