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déchirements, des embrasements, des bouillonnements.

Ils conçoivent ainsi l’arrangement du monde : au milieu est la terre, qui en forme le centre ; vient ensuite l’eau, disposée en forme de sphère, et ayant le même centre que la terre, de sorte que la terre est dans l’eau ; après l’eau vient l’air, qui forme autour de l’eau une nouvelle enveloppe sphérique. Le ciel est partagé par cinq cercles : le premier est le cercle arctique, toujours visible ; le second est le tropique d’été ; le troisième, le cercle équinoxial ; le quatrième, le tropique d’hiver ; le cinquième, le cercle antarctique, toujours invisible. Ces cercles sont appelés cercles parallèles, parce qu’ils ne sont pas inclinés l’un sur l’autre, et sont décrits autour du même axe. Le zodiaque est incliné et coupe les cercles parallèles. Ils distinguent aussi cinq zones sur la terre : la zone boréale, située au delà du cercle arctique, et inhabitable à cause du froid ; une zone tempérée ; la zone torride, inhabitable à cause de la chaleur ; une seconde zone tempérée correspondant à la première ; enfin la zone australe, que le froid rend inhabitable.

La nature est un feu industrieux marchant avec ordre à la production, c’est-à-dire une sorte de souffle igné procédant avec art. L’âme est une substance sensible, un souffle inhérent à notre nature ; par conséquent, l’âme est un corps, et elle persiste après la mort. Cependant elle est périssable ; l’âme universelle, au contraire, dont celles des animaux ne sont que des parcelles, est impérissable. Zénon de Citium et Antipater, dans leurs traités sur l’Âme, disent, ainsi que Posidonius, que l’âme est un souffle ardent auquel nous devons la respiration et le mouvement. Cléanthe prétend que toutes les âmes persisteront jus-