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du bien sont, pour l’âme, le manque d’intelligence et les vices analogues ; pour le corps, la mort, la maladie, les infirmités, une mauvaise constitution, la privation d’un membre, la laideur, etc. ; enfin, par rapport aux choses extérieures, la pauvreté, une vie sans gloire, une naissance obscure et toutes les choses analogues à celles-là. Ils appellent neutres les choses qui n’ont ni l’un ni l’autre de ces deux caractères. D’un autre côté, parmi celles qui sont avancées vers le bien, celles-ci sont prisées pour elles-mêmes, celles-là en vue d’autre chose, quelques-unes et pour elles-mêmes et en vue d’autre chose : pour elles-mêmes, le génie, les progrès et les autres avantages semblables, en vue d’autre chose, la richesse, la naissance, etc. ; pour elles-mêmes et en vue d’autre chose, la force, le bon état des sens, l’intégrité des membres. Ces derniers avantages doivent être prisés pour eux-mêmes, parce qu’ils sont dans la nature, et en vue d’autre chose, à cause des fruits qu’on en retire. Il en est de même en sens inverse des choses indifférentes écartées du bien.

Les stoïciens définissent le devoir : une action telle que l’on puisse donner de bonnes raisons de l’assentiment qu’on lui accorde. Ainsi on dira qu’elle suit de la nature même de la vie. Cette définition s’applique même aux plantes et aux animaux ; car leur nature est soumise à certains devoirs ou conditions nécessaires. Zénon est le premier qui, pour exprimer l’idée de devoir, ait employé le mot καθῆκον, dérivé, suivant quelques-uns, de κατὰ ἥκειν, « convenir. »

Ils disent encore que le devoir est un acte approprié à l’ordre de la nature, et que les actions qui ont pour principe les penchants, sont ou conformes, ou contraires au devoir, ou indifférentes : conformes,