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réunissent ces deux caractères. Vice efficient : un ennemi et le tort qu’il nous fait ; vice final : la faiblesse d’esprit, le défaut d’énergie, la servilité, la tristesse, l’abattement, l’immoralité, et toute disposition conforme au vice. Les vices qui ont les deux caractères sont efficients en tant qu’ils engendrent le malheur ; en tant qu’ils en font partie et y entrent comme éléments constitutifs, ils ont caractère de fin.

Les biens de l’âme sont ou des habitudes ou des dispositions, ou bien ne sont ni l’un ni l’autre. Les habitudes sont les vertus ; les dispositions sont les règles de conduite ; les biens qui ne sont ni des habitudes ni des dispositions sont les actes. Les biens en général peuvent être ou complexes ; par exemple, une heureuse postérité, une vieillesse tranquille ; ou simples, comme la science. Il en est qui sont toujours présents, comme la vertu ; d’autres qu’on ne possède pas toujours, ainsi la gaieté, la promenade.

Le bien, disent les stoïciens, est utile, nécessaire, avantageux, serviable, fructueux, beau, profitable, désirable et juste. Il est utile en ce qu’il nous apporte des avantages dont la possession nous est profitable ; nécessaire, en ce qu’il renferme ce dont nous avons besoin ; avantageux, en ce qu’il paye les soins qu’on prend pour l’acquérir par un profit supérieur de beaucoup à la dépense ; serviable, à cause de l’utilité qu’on en retire ; fructueux, en ce que la pratique du bien est pour nous une source de louanges ; beau, en ce qu’il est une cause d’ordre et d’harmonie ; profitable, en ce que telle est sa nature qu’on ne peut en retirer que profit ; désirable, en ce que son essence est telle que la droite raison nous conseille de le rechercher ; juste enfin, en ce qu’il est d’accord avec la loi et que c’est lui qui forme les sociétés.