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posé du dernier terme n’est pas contradictoire au premier ; exemple : S’il fait jour, Dion se promène. La proposition Dion ne se promène pas, n’est pas contradictoire à il fait jour.

Le jugement adjonctif est vrai lorsque, partant d’une proposition vraie, il aboutit à une autre qui suit logiquement de la première : Puisqu’il fait jour, le soleil est au-dessus de la terre ; il est faux lorsqu’il part d’un principe faux, ou que la conclusion ne suit pas du principe ; par exemple, si l’on disait pendant le jour : Puisqu’il fait nuit, Dion se promène.

Le jugement causal est vrai lorsque, partant d’une proposition vraie, il aboutit à une autre qui en est la conséquence, sans que pour cela la première puisse suivre de la dernière ; ainsi, dans ce jugement : Parce qu’il fait jour, il fait clair, de ce qu’il fait jour, il suit bien en effet qu’il fait clair ; mais, de ce qu’il fait clair, il ne suit pas qu’il fasse jour. Le jugement causal est faux lorsque le premier terme est faux ou que le second n’est pas la conséquence du premier, ou bien encore lorsque le premier est la conséquence[1] du dernier ; exemple : Parce qu’il fait nuit, Dion se promène[2].

Le jugement spécieux est celui qui séduit par une apparence de vérité ; par exemple : Si une chose a donné le jour à une autre, elle en est la mère. Ce jugement est faux, car l’oiseau n’est pas la mère de l’œuf ; il y a encore des jugements possibles et impossibles, nécessaires et contingents : possibles, ceux qui énoncent un fait qui peut être vrai en lui-même, et dont la réalité n’est démentie par aucune raison

  1. Je lis ἀκόλουθον.
  2. Cet exemple s’applique au second cas.