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toire de l’Astronomie, rapportent que le premier il se livra à l’observation des astres, qu’il prédit les éclipses de soleil et l’époque des solstices, découvertes qui lui valurent les éloges de Xénophane et d’Hérodote. La même chose est attestée par Héraclite et Démocrite. On a aussi prétendu qu’il avait le premier proclamé l’immortalité de l’âme ; le poète Chœrilus, entre autres, est de cette opinion. Le premier il signala la marche du soleil entre les tropiques, et enseigna que la lune est sept cent vingt fois moins grande que le soleil ; le premier aussi il appela trigésime le dernier jour du mois ; enfin on lui doit, dit-on, les premières spéculations sur la nature.

Aristote et Hippias disent qu’il attribuait une âme même aux êtres inanimés, se fondant sur les phénomènes observés dans l’ambre et dans l’aimant. Pamphila raconte, de son côté, qu’il avait appris la géométrie des Égyptiens ; que le premier il inscrivit dans le cercle un triangle rectangle, et qu’il immola un bœuf à cette occasion. — Apollodore le calculateur et quelques autres mettent cela sur le compte de Pythagore. — Thalès étendit les découvertes que Callimaque, dans les Iambes, attribue à Euphorbe de Phrygie, celles relatives aux propriétés du triangle scalène et en général à la théorie des lignes. Il paraît aussi avoir porté une grande sagacité dans les affaires publiques ; car Crésus ayant sollicité l’alliance des Milésiens, il.empêcha qu’elle ne fût conclue, ce qui sauva la ville lors du triomphe de Cyrus. Héraclide raconte, d’après Clytus, qu’il menait une vie solitaire et retirée. Quelques auteurs prétendent qu’il fut marié et eut un fils nommé Cibissus ; d’autres assurent qu’il garda le célibat et adopta le fils de sa sœur.

On lui demandait un jour pourquoi il ne songeait