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Il disait que ceux qui, dans l’amour, ne cherchaient que le plaisir, manquaient leur but.

On lui demandait si la mort est un mal : « Comment serait-elle un mal, répondit-il, puisque quand elle est venue on ne la sent pas ? »

Alexandre se présenta un jour à lui en disant : « N’as-tu pas peur de moi ? — Dis-moi ce que tu es, répondit-il, bon ou mauvais ? — Bon, reprit Alexandre. — Et qui donc a peur de ce qui est bon ? » ajouta Diogène.

Il appelait l’instruction la prudence des jeunes gens, la consolation des vieillards, la richesse des pauvres et l’ornement des riches.

Voyant l’adultère Didymon occupé à panser les yeux d’une jeune fille, il lui dit : « Prends garde en lui pansant les yeux de lui donner dans l’œil. »

Quelqu’un s’étant plaint à lui d’être trahi par ses amis, il s’écria : « Où en sommes-nous, s’il faut vivre avec ses amis comme avec des ennemis ! »

À cette question : Quelle est la chose la plus belle dans l’homme ? il répondit : « La franchise. »

Il entra un jour dans une école et vit un grand nombre de statues des Muses, mais peu de disciples : « Grâce aux dieux, dit-il au maître, tu as beaucoup d’élèves. »

Il avait coutume de tout faire en public ; Vénus à cet égard n’a rien à envier à Cérès. Il se justifiait par des raisonnements de ce genre : « S’il n’y a aucune inconvenance à manger, il n’y en a pas non plus à le faire en public ; manger est chose naturelle, il n’est donc pas inconvenant de manger sur la place publique. » On le voyait souvent se polluer devant tout le monde, en disant : « Plût aux dieux qu’on pût aussi apaiser la faim en se frottant le ventre ! » On cite en-