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disant qu’il n’avait pas trouvé d’endroit plus sale. D’autres attribuent ce trait à Aristippe. Hécaton dit dans le premier livre des Chries qu’il se mit un jour à crier : « Hommes, accourez ; » et que beaucoup de gens s’étant approchés, il les écarta avec son bâton en disant : « J’ai appelé des hommes et non des ordures. »

On assure qu’Alexandre disait que s’il n’était pas Alexandre il voudrait être Diogène.

« Les véritables estropiés, disait Diogène, ne sont pas les sourds et les aveugles, mais ceux qui n’ont pas de besace. » Métroclès raconte dans les Chries, qu’étant entré un jour à demi rasé dans un festin de jeunes gens, il reçut des coups, et que pour se venger il suspendit à son col un écriteau sur lequel il avait mis les noms de ceux qui l’avaient battu, et se promena ainsi par la ville, les couvrant de honte et les exposant à l’indignation et à la censure publique. Il disait qu’il était chien de chasse, de ces chiens que beaucoup de gens louent, mais sans oser chasser avec eux. Quelqu’un ayant dit devant lui : « Je triomphe des hommes aux jeux pythiques. — C’est moi, reprit-il, qui sais vaincre les hommes ; toi, tu ne vaincs que des esclaves. »

On lui disait qu’il était vieux et devait désormais songer au repos : « Eh quoi ! répondit-il, si je fournissais une carrière et que je fusse près du but, ne devrais-je pas redoubler d’efforts au lieu de me reposer ? »

Invité à un dîner, il refusa de s’y rendre, parce que la veille on ne l’avait pas remercié d’avoir accepté.

Il marchait nu-pieds dans la neige et s’imposait encore d’autres épreuves que nous avons citées plus haut. Il avait même essayé de manger de la chair crue, mais il ne put la digérer.

Il rencontra un jour Démosthène l’orateur attablé