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à montrer le côté déchiré, lui dit : « Je vois ton orgueil à travers les trous de ton manteau. »

Phanias raconte, dans le traité sur les Philosophes socratiques, que quelqu’un ayant demandé à Antisthène ce qu’il fallait faire pour devenir homme de bien, il répondit : « Apprendre de ceux qui savent à corriger ce qu’il y a de mal en toi. »

Entendant louer la bonne chère, il s’écria : « Puissent les enfants de nos ennemis s’adonner à la bonne chère ! »

Voyant un jeune homme poser devant le statuaire d’une manière prétentieuse, il lui dit : « Réponds-moi : si une statue d’airain pouvait parler, de quoi s’enorgueillirait-elle ? — De sa beauté, dit le jeune homme. — N’as-tu donc pas honte, reprit-il, de mettre ton orgueil dans les mêmes avantages qu’une chose inanimée ? »

Un jeune homme de Pont lui avait dit qu’il pouvait compter sur ses bons offices à l’arrivée d’un navire de salaison qu’il attendait. Il prit un sac vide et emmena l’officieux jeune homme chez une marchande de farine ; là il fit emplir son sac et partit. Comme la marchande réclamait le prix de sa farine, il lui dit : « Ce jeune homme payera pour moi quand son navire de salaison sera arrivé. »

Il paraît que c’est lui qui fut cause de l’exil d’Anytus et de la mort de Mélitus ; en effet on rapporte qu’ayant rencontré des jeunes gens de Pont qu’avait attirés la réputation de Socrate, il les mena à Anytus et leur dit qu’en morale il était bien supérieur à Socrate, ce qui excita à un si haut point l’indignation des Athéniens qu’ils bannirent Anytus.

S’il lui arrivait de rencontrer une femme bien parée, il se rendait chez elle et demandait au mari d’exhiber