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relles, à tel point qu’il n’y a si petite chose dont il n’ait donné la cause ; c’est à cela qu’il faut attribuer cette multitude de commentaires physiques qu’il a composés.

Pour lui, comme pour Platon, Dieu est incorporel. Sa providence embrasse les phénomènes célestes ; il est immobile. Une sorte de sympathie unit les choses de la terre à celles du ciel et fait qu’elles obéissent à leur action. Indépendamment des quatre éléments, il en existe un cinquième, dont sont composés les corps célestes et qui possède un mouvement propre à lui seul, le mouvement circulaire. L’âme est également incorporelle ; elle est la première entéléchie, c’est-à-dire l’entéléchie d’un corps physique et organique, possédant la vie en puissance. Il appelle entéléchie ce qui a une forme incorporelle, et il en distingue deux espèces : l’une seulement en puissance, — telle est, par exemple, la propriété qu’a la cire d’être façonnée et de devenir un Hermès, ou la propriété qu’a l’airain de devenir une statue ; — l’autre en acte : ainsi l’Hermès ou la statue réalisés.

Il l’appelle entéléchie d’un corps physique parce que certains corps sont l’œuvre de l’art et ont été façonnés par l’homme : par exemple, une tour, un vaisseau ; et que les autres au contraire sont des œuvres de la nature, comme les plantes et les corps des animaux ; d’un corps organique, c’est-à-dire organisé pour une fin, comme la vue pour voir et l’ouïe pour entendre.

Possédant la vie en puissance, c’est-à-dire en lui-même. Le mot puissance se prend dans deux sens : la puissance est ou latente ou en acte ; en acte, par exemple l’état de l’âme chez un homme éveillé ; latente, dans le sommeil. C’est pour faire rentrer