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qu’ayant découvert le froment et les lois, ils se servaient du froment, mais non des lois.

« Les racines de l’instruction sont amères, disait-il encore, mais les fruits en sont doux. »

On lui demandait quelle est la chose qui vieillit vite : « La reconnaissance, » répondit-il. A. cette autre question : qu’est-ce que l’espérance ? il répondit : « Le songe d’un homme éveillé. »

Diogène lui ayant présenté une figue, il songea que s’il la refusait le cynique devait avoir un bon mot tout prêt ; il prit donc la figue, et dit : « Diogène a perdu en même temps sa figue et son bon mot. » Diogène lui en ayant donné une autre, il la prit, l’éleva en l’air à la manière des enfants, et s’écria : «  Ô grand Diogène ! » puis il la lui rendit.

Il disait que l’instruction suppose trois choses : un heureux naturel, l’éducation, l’exercice.

Informé que quelqu’un parlait mal de lui, il se contenta de dire : « Qu’il me donne même des coups de fouet, s’il le veut, en mon absence. »

Il disait que la beauté est la meilleure de toutes les recommandations. D’autres prétendent que cette définition est de Diogène et qu’Aristote la définissait : « l’avantage d’un noble extérieur. » Socrate l’avait définie de son côté : « une tyrannie de peu de durée ; » Platon : « le privilège de la nature ; » Théophraste : « une tromperie muette ; » Théocrite : « un mal brillant ; » Carnéade : « une royauté sans gardes. » On demandait à Aristote quelle différence il y a entre un homme instruit et un ignorant : « La même, répondit-il, qu’entre un vivant et un mort. »

« L’instruction, disait-il, est un ornement dans la prospérité et un refuge dans l’adversité. »

« Les parents qui instruisent leurs enfants sont plus