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C’est pour toi, vierge auguste, pour tes charmes,
Que les Grecs bravent à l’envi la mort,
Et supportent courageusement les durs travaux.
De quelle ardeur tu remplis les âmes ! Quels germes immortels tu y déposes, plus précieux que l’or,
Que la famille, que les douceurs du sommeil !
Pour toi le divin Hercule et les fils de Léda
Ont bravé mille maux,
Entraînés par l’attrait de ta puissance.
Ardents à te poursuivre, Achille
Et Ajax sont descendus au séjour de Pluton.
Séduit aussi par tes attraits,
Le fils d’Atarne a fermé les yeux aux rayons du soleil attristé.
Mais la gloire de ses grandes actions ne périra pas ;
Les filles de Mémoire,
Les Muses, célébreront éternellement son nom ;
Elles diront son respect pour Jupiter hospitalier, son inaltérable amitié.

J’ai fait moi-même les vers suivants sur Aristote :

Eurymédon, prêtre des mystères de Cérés, se préparait à accuser Aristote d’impiété ; mais il le prévint en buvant du poison. C’était donc au poison à triompher d’injustes calomnies.

Phavorinus dit, dans les Histoires diverses, qu’Aristote est le premier qui ait composé pour lui-même une défense judiciaire, précisément à propos de cette accusation. Il y disait qu’à Athènes

La poire naît sur le poirier et la figue sur l’accusation[1].

Apollodore dit dans les Chroniques qu’Aristote, né

  1. Je rétablis le texte des deux manuscrits de la Bibl. royale : σῦκον δ’ ἑπὶ δίκῃ. Figue est pris ici pour calomnie. Homère avait dit (Odyss., VIII, 120) : « La poire naît sur le poirier et la figue sur le figuier. »