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parce que durant une convalescence d’Alexandre il discourait avec ce prince en se promenant. Cependant lorsque le nombre de ses disciples se fut accru il ouvrit une école ; car, disait-il,

Il serait honteux de se taire et de laisser parler Xénocrate.

Il exerçait ses élèves à discuter sur une thèse donnée et les formait en même temps à la rhétorique. Il se rendit ensuite auprès de l’eunuque Hermias, tyran d’Atarne, qui s’était, dit-on, prostitué à lui. Suivant une autre version, Hermias l’aurait reçu dans sa famille en lui donnant sa fille ou sa nièce ; tel est du moins le récit de Démétrius de Magnésie dans le traité des Poëtes et écrivains de même nom. Il ajoute qu’Hermias était Bithynien, esclave d’Eubulus, et qu’il avait tué son maître. Aristippe prétend de son côté, dans le traité de la Sensualité antique, qu’Aristote avait conçu une violente passion pour la concubine d’Hermias, et que celui-ci la lui ayant accordée il l’épousa et fit à cette femme, dans les transports de sa joie, des sacrifices semblables à ceux que les Athéniens offrent à Cérès d’Éleusis. Il composa aussi à l’honneur d’Hermias un hymne que nous rapportons plus bas. De là il alla en Macédoine, auprès de Philippe, devint précepteur d’Alexandre, fils de ce prince, et obtint le rétablissement de Stagire, sa patrie, détruite par Philippe. Il donna lui-même des lois à ses concitoyens.

Il avait établi, à l’exemple de Xénocrate, des règlements dans l’intérieur de son école, et tous les dix jours on y élisait un chef. Lorsqu’il crut avoir assez fait pour s’attacher Alexandre, il retourna à Athènes, après avoir recommandé à ce prince Callisthène d’Olynthe, son parent. Callisthène avait coutume de