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volontairement quitté la vie, en refusant tout aliment durant sept jours. C’était du patriotisme, ce n’était pas du courage ; tu as cédé à une faiblesse indigne d’un homme. »

« Si je ne savais comment mourut Speusippe, jamais je n’aurais pu le croire : non, il n’était point du sang de Platon, car il n’aurait pas eu la pusillanimité de se donner la mort pour une cause si légère. »

Une seule fois Diogène se donne lui-même un démenti sur ce point, distraction fort excusable, du reste, chez un rhéteur épicurien. Quelques phrases de ce genre ne suffisent pas cependant pour autoriser l’opinion de ceux qui ont cru trouver un chrétien dans l’auteur des Vies ; son épicuréisme s’accorde mal avec les dogmes du christianisme. Les quelques expressions empruntées aux habitudes du langage chrétien, que l’on rencontre dans son ouvrage, comme donner l’aumône, ἐλεημοσύνην διδόναι, ne prouvent rien ; car à la fin du IIIe siècle beaucoup de locutions de ce genre avaient dû passer dans la langue vulgaire.