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sonnes allèrent le trouver, ou lui écrivirent des lettres de condoléance ; mais Arcésilas s’abstint de toute démarche de ce genre. Envoyé plus tard par ses concitoyens en ambassade auprès d’Antigone, à Démétriade, il échoua dans sa mission.

Il ne quittait guère l’Académie et se tenait en dehors des affaires publiques. De temps en temps cependant il allait passer quelques jours au Pirée, et là il répondait aux questions qu’on lui adressait ; il y était attiré par l’amitié d’Hiéroclès, amitié dont quelques personnes lui faisaient un reproche. Riche et magnifique, car on peut dire qu’il était un nouvel Aristippe, il allait cependant fréquemment dîner chez ses amis, quand l’occasion s’en présentait. Il vivait publiquement avec Théodota et Philéta, courtisanes d’Élis, et lorsqu’on lui en faisait un reproche, il répondait par quelque sentence d’Aristippe. Amoureux des jeunes gens et enclin au plaisir, il avait à subir à ce sujet les invectives du stoïcien Ariston de Chio, qui l’appelait corrupteur de la jeunesse, précepteur de débauche, libertin. Et, en effet, il avait conçu une violente passion pour Démétrius, le conquérant de Cyrène, et pour Cléocharès de Myrléa. On prétend qu’il dit un jour dans un repas, à propos de ce dernier, que, quand il voulait ouvrir, Cléocharès s’y refusait. Lui-même était aimé par Démocharès, fils de Lachès, et par Pythoclès, fils de Bugelus ; s’en étant aperçu, il dit que par condescendance il cédait à leurs désirs. Tout cela donnait large prise aux accusations dont nous avons parlé, sans compter qu’on critiquait son amour de la popularité et sa vanité. Il eut surtout à essuyer de nombreuses attaques dans une fête qu’Hiéronymus le péripatéticien donnait à ses amis, aux frais d’Antigone, le jour anniversaire de la nais-