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mais confuses, mal dessinées et sans ordre. Elles reçurent plus tard une organisation régulière lors de l’arrangement du monde. Quant au ciel, tous les corps existants sont entrés dans sa formation.

Dieu est incorporel, ainsi que l’âme, ce qui le met complétement à l’abri de toute destruction et de toute passivité. Les idées sont, comme nous l’avons dit plus haut, les principes, les causes qui donnent aux productions particulières de la nature le caractère qui les distingue.

Quant aux biens et aux maux, voici sa doctrine : la fin de l’homme est de se rendre semblable à Dieu. La vertu, prise en elle-même, suffit au bonheur ; mais il lui faut comme moyens les biens du corps, la force, la santé, le bon état des organes et les autres avantages analogues ; il lui faut également les biens extérieurs, la richesse, la noblesse et la gloire. Néanmoins le sage peut être heureux même en l’absence de ces biens. Le sage peut se mêler aux affaires publiques et se marier ; il doit respecter les lois établies ; il doit même, si cela est en son pouvoir, donner des lois à sa patrie, pourvu qu’il croie pouvoir rétablir les affaires et que les dissensions populaires ne soient pas sans remède.

Platon pense que les dieux surveillent les affaires humaines et qu’il existe des démons. Il a le premier proclamé que l’honnêteté ne saurait être séparée de ce qui est louable, raisonnable, utile, bien et convenable, autant de notions qui supposent elles-mêmes l’accord avec la nature et l’harmonie de la conduite. Il a aussi traité de la propriété des noms, et on peut le considérer comme ayant le premier constitué convenablement la science du dialogue, dont il a fait un fréquent usage.