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Les dialogues de Platon se partagent en deux classes, d’après leurs caractères essentiels, selon qu’ils ont pour objet l’enseignement ou la recherche de la vérité ; les dialogues d’enseignement se divisent eux-mêmes en théoriques et pratiques ; les dialogues théoriques se subdivisent en physiques et logiques ; les dialogues pratiques en moraux et politiques. Ceux qui ont pour but la recherche du vrai, ou dialogues zététiques, se divisent en gymnastiques et agonistiques, suivant qu’ils ont pour objet l’étude proprement dite, ou l’attaque des autres systèmes ; le genre gymnastique comprend deux subdivisions : dialogues méeutiques (ou d’accouchement), et dialogues pirastiques (ou d’expérimentation) ; le genre agonistique se subdivise également en deux classes : dialogues démonstratifs et dialogues destructifs. Je n’ignore pas que l’on a quelquefois classé autrement les dialogues de Platon ; ainsi on les a distingués en dramatiques, narratifs et mixtes ; mais c’est là une classification plutôt théâtrale que philosophique.

Voici quelques exemples à l’appui de notre division. Genre physique : le Timée ; genre logique : le Politique, le Cratyle, le Parménide et le Sophiste ; moral : l’Apologie, le Criton, le Phédon, le Banquet, le Ménéxène, le Clitophon, les Lettres, le Philèbe, l’Hipparque, les Rivaux ; politique : la République, les Lois, le Minos, l’Épinomis et l’Atlantique ; méeutique : Alcibiade, Théagès, Lysis, Lachès ; expérimental : Eutyphron, Ménon, Ion, Charmide, Théétète ; démonstratif : Protagoras ; destructif : l’Euthydème, les deux Hippias et le Gorgias.

En voici assez sur le dialogue, sur sa nature et ses différents caractères ; passons maintenant à une autre question fort controversée, celle de savoir si Platon est,