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mortels. Initié aujourd’hui à la vie céleste, il reçoit au loin les hommages des hommes vertueux.

Celle qui suit est plus récente :

Aigle, pourquoi voles-tu au-dessus de ce tombeau ? Dis-moi vers quel point du séjour céleste se dirige ton regard. — Je suis l’ombre de Platon, dont l’âme s’est envolée vers l’Olympe ; l’Attique, sa patrie, conserve ses dépouilles mortelles.

J’ai moi-même composé pour lui l’épitaphe suivante :

Comment Phœbus eût-il pu, s’il n’eût donné Platon à la Grèce, régénérer par les lettres les âmes des mortels ? Esculape, fils d’Apollon, est le médecin du corps, Platon celui de l’âme immortelle.

En voici une autre sur sa mort :

Phœbus a donné aux mortels Esculape et Platon, celui-ci, médecin de l’âme, celui-là du corps. Platon assistait à un repas de noces lorsqu’il partit pour la ville qu’il s’était bâtie lui-même et à laquelle il avait donné pour base les parvis de Jupiter[1].

Il eut pour disciples : Speusippe d’Athènes ; Xénocrate de Chalcédoine ; Aristote de Stagire ; Philippe d’Oponte ; Hestiée de Périnthe ; Dion de Syracuse ; Amyclus d’Héraclée ; Érastus et Coriscus, tous deux de Scepsis ; Timolaus de Cyzique ; Évémon de Lampsaque ; Pithon et Héraclide, l’un et l’autre d’Énia ; Hippothalès et Callippus, d’Athènes ; Démétrius d’Amphipolis ; Héraclide de Pont ; et beaucoup d’autres parmi lesquels on remarque deux femmes, Lasthénie de Mantinée, et Axiothée de Phlionte. Dicéarque dit

  1. Ce galimatias veut dire : « Lorsqu’il mourut et partit pour le ciel, sa patrie, le seul lieu où puisse se réaliser sa république. »