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rien dire un morceau de bois et traça à terre l’image d’un homme soumis à une honteuse prostitution ; on s’attroupa aussitôt pour examiner, et le jeune homme, comprenant que cela le regardait, prit le parti de s’en aller.

Hiéroclès, gouverneur du Pirée, avec lequel il se promenait dans le temple d’Amphiaraüs, lui parlait longuement de la destruction d’Èrétrie ; Ménédème, sans lui répondre sur ce point, lui demanda pourquoi Antigone faisait de lui sa femme[1].

Il dit une autre fois à un adultère qui se vantait de son crime : « Ne sais-tu pas que le raifort est aussi bon que le chou[2] ? »

Entendant un jeune garçon crier de toute sa force, il lui dit : « Vois si tu n’as pas quelque chose par derrière. »

Antigone lui fit un jour demander s’il lui conseillait d’aller à une orgie ; il lui répondit seulement de se souvenir qu’il était fils de roi.

Un sot lui contait des discours en l’air ; il lui demanda à son tour s’il avait une maison de campagne. « Oui, répondit l’autre, et de grands biens. — Vas-y donc, lui dit Ménédème, et cultive-les de peur de les perdre, et avec eux ton honnête simplicité. »

Un autre lui demandait s’il convient au sage de se marier. « Me crois-tu sage ? reprit Ménédème. — Oui, sans doute. — Eh bien ! je suis marié. »

On disait en sa présence qu’il existe une multitude de biens. « Quel en est le nombre ? dit-il ; pensez-vous qu’il y en ait plus de cent ? »

Il avait souvent blâmé un de ses amis sur la somp-

  1. Περαίνειν.
  2. Le supplice des adultères s’appelait ῥαφανίδωσις ; l’instrument en était un navet.