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d’un défaut de prononciation, relativement à la lettre r. Eubulide était ennemi d’Aristote et l’a souvent attaqué. Parmi ses successeurs, on cite Alexinus d’Élis, violent disputeur, et surnommé pour cela Élenxinus, ou le querelleur. Zénon n’eut pas de plus ardent adversaire. Hermippe rapporte qu’il alla s’établir d’Élis à Olympie pour y enseigner la philosophie. Ses disciples lui ayant demandé pourquoi il avait fait choix de cet endroit, il répondit qu’il voulait y fonder une école qui prît le nom d’olympique. Mais bientôt la rareté des vivres et l’insalubrité du climat chassèrent tous les auditeurs, et il resta seul avec un domestique. Plus tard, il fut piqué par un roseau en se baignant dans l’Alphée, et mourut de cette blessure. J’ai composé à ce sujet l’épigramme suivante :

Il est donc vrai qu’un malheureux nageur est mort pour s’être percé le pied avec un roseau. Un homme illustre, Alexinus, voulant traverser l’Alphée est blessé par un roseau et s’ensevelit dans les eaux.

Indépendamment de ses écrits contre Zénon, il a laissé d’autres ouvrages, un en particulier contre l’historien Éphorus.

Un autre sectateur d’Eubulide est Euphantus d’Olynthe, qui a laissé une histoire de son temps, ainsi qu’un grand nombre de tragédies très-applaudies dans les concours. Il fut précepteur du roi Antigone à qui il a dédié un livre fort estimé, sur la Royauté. Euphantus mourut de vieillesse.

Parmi les disciples d’Eubulide, il faut encore ranger Apollonius Cronus, auquel succéda Diodore d’Iasos, fils d’Aminias, et surnommé aussi Cronus. C’est de ce dernier que Callimaque a dit dans ses Épigrammes :