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pour les siennes. Jusqu’à Ménédème, les philosophes de cette école portèrent le nom d’éliaques ; mais après lui on les appela érétriaques. Ménédème ayant été chef d’école, nous en parlerons par la suite.




CHAPITRE X.


EUCLIDE.

Euclide naquit à Mégare, ville voisine de l’isthme, ou à Gela, ainsi que l’atteste entre autres Alexandre dans les Successions. Il s’attacha surtout aux ouvrages de Parménide. Ses disciples furent appelés d’abord mégariques, puis éristiques et enfin dialecticiens. C’est Denys de Carthage qui leur donna ce dernier nom, parce qu’ils composaient leurs ouvrages par demandes et par réponses. Hermodore raconte qu’après la mort de Socrate, Platon et ses autres disciples se retirèrent auprès d’Euclide, pour échapper à la cruauté des tyrans.

Il disait que le bien est un, mais qu’on le désigne par différents noms ; qu’on l’appelle sagesse, dieu, esprit, etc.[1]. Quant à l’opposé du bien, il le supprimait et niait qu’il eût aucune réalité. Dans l’argumentation, au lieu d’attaquer directement les principes de ses adversaires, il les réfutait par les conséquences qu’il en tirait. Il rejetait tout raisonnement fondé sur une comparaison ; la raison qu’il en donnait, c’est que si la comparaison convient au sujet, il vaut mieux

  1. C’est la doctrine de l’école d’Élée appliquée aux notions morales.