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Un père lui ayant demandé ce que son fils gagnerait à s’instruire : « Quand il n’y gagnerait pas autre chose, dit-il, du moins, s’il va au théâtre, il n’y sera pas pierre sur pierre. »

Un autre lui présentant son fils, il lui demanda cinq cents drachmes. « Comment ! dit le père, à ce prix j’aurais un esclave. — Achète-le donc, dit-il, et tu en auras deux. »

Il disait qu’il recevait de l’argent de ses amis, non pas par intérêt, mais pour leur apprendre quel usage ils en devaient faire.

Quelqu’un lui reprochait d’avoir pris un avocat pour défendre sa cause : « Quand je donne un dîner, reprit-il, je paye bien un cuisinier. »

Denys ayant voulu un jour le forcer à parler philosophie, il lui dit : « Ceci est vraiment plaisant  ; c’est toi qui m’interroges, et tu veux m’apprendre quand je dois parler. » Denys, choqué de la réponse, lui donna la dernière place à table : « Sans doute, lui dit Aristippe, tu as voulu honorer cette place. »

Un homme se vantait de son habileté à nager : « Tu te vantes de ressembler aux dauphins, lui dit Aristippe, et tu ne rougis pas ! »

Un autre lui demandait quelle différence il y a entre le sage et celui qui ne l’est pas : « Envoie-les tous deux nus, répondit-il, chez des gens qui ne les connaissent pas, et tu le sauras. »

Quelqu’un se faisait gloire de boire beaucoup sans s’enivrer ; il lui dit : « Tu as cela de commun avec le mulet. »

Une autre fois on lui reprochait de vivre avec une courtisane : « Quand on va habiter une maison, dit-il, n’est-il pas indifférent qu’elle ait été déjà occupée ou qu’elle ne l’ait pas été ? — D’accord, reprit le cen-