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d’étrangers à l’époque de cette expédition ; il lui reproche, entre autres choses, ses relations amoureuses avec des jeunes gens d’un rang supérieur à lui. Il accuse aussi un certain Apollonide d’avoir les oreilles percées. Après l’expédition de Perse, la déroute de Pont et la violation des traités par Seuthus, roi des Odryses, Xénophon revint en Asie[1] auprès d’Agésilas, roi de Lacédémone. Il mit à sa solde les troupes qui avaient servi Cyrus et contracta avec lui l’amitié la plus étroite. C’est à cette époque que les Athéniens le condamnèrent à l’exil, comme traître et allié des Lacédémoniens. Étant allé ensuite à Éphèse, il fit deux parts de l’or qu’il possédait et en confia la moitié à Mégabyse, prêtre de Diane, pour le garder jusqu’à son retour, lui permettant, dans le cas où il ne reviendrait pas, de le consacrer à élever une statue de Diane. L’autre moitié fut employée en offrandes au temple de Delphes.

Il accompagna ensuite Agésilas, que la guerre contre les Thébains avait rappelé en Grèce, et reçut des Lacédémoniens une honorable hospitalité. Plus tard il quitta Agésilas pour se retirer à Scillonte, ville peu éloignée d’Élis. Il avait avec lui, au rapport de Démétrius de Magnésie, une femme nommée Philésia, et deux fils que Dinarque appelle Gryllus et Diodore, dans le discours pour un des affranchis de Xénophon contre son maître. On les avait aussi surnommés Dioscures.

Mégabyse étant venu dans le pays, à l’occasion d’une réjouissance publique, Xénophon retira de ses mains l’argent qu’il lui avait confié, en acheta une terre à travers laquelle coulait le fleuve Sélinus, du même

  1. L’Asie Mineure.