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teurs de Diogène. Toutes les fois d’ailleurs que j’ai pu tirer des manuscrits ou des anciennes éditions un texte raisonnable, j’ai rejeté la leçon nouvelle proposée par Huebner. J’ai dû être d’autant plus sévère à cet égard qu’aucun ouvrage n’a eu plus à souffrir de la témérité des philologues que celui de Diogène. Il est permis sans doute à la critique de contrôler les assertions d’un auteur ; mais elle doit avant tout les laisser subsister pour ne pas faire disparaître des indications peut-être précieuses. J’ai cependant usé moi-même de ce droit de correction, mais seulement dans un petit nombre de cas, lorsque j’y étais suffisamment autorisé par quelque manuscrit et que la leçon reçue ne m’offrait aucun sens raisonnable. Je me suis aidé dans ce travail de l’édition de Meibom dont les innovations souvent téméraires offrent fréquemment aussi des indications utiles. J’ai eu à ma disposition deux manuscrits complets de la Bibliothèque royale (nos 1758 et 1759), sur lesquels j’ai collationné l’édition Huebner. Le plus ancien des deux, no 1759, m’a fourni un assez grand nombre de leçons ou entièrement nouvelles, ou seulement soupçonnées, grâce auxquelles j’ai pu donner un sens à des passages auparavant inintelligibles. J’indiquerai dans les notes celles de ces leçons qui me paraissent mériter de prendre place dans le texte. Je suis loin, malgré toutes les précautions dont je me suis entouré, d’être complètement satisfait, et il