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et de jeter dans la mer tout son argent, en cas qu’il en eût. Il dit aussi que la maison de Cratès fut détruite sous Alexandre, & celle d’Hipparchie sous Philippe[1]. Cratès chassa souvent de son bâton quelques-uns de ses parents qui venoient exprès le détourner de son dessein, dans lequel il persista courageusement.

Démétrius de Magnésie rapporte qu’il déposa de l’argent chez un Banquier, à condition qu’il le donnerait à ses enfants, s’ils ignoroient la Philosophie ; mais qu’en cas qu’ils fussent Philosophes, il en ferait présent au public, persuadé qu’étant tels, ils n’auroient besoin de rien. Ératosthène dit qu’il eut un fils d’Hipparchie, de laquelle nous parlerons dans la fuite. Il se nommait Pasicle, & lorsqu’il eut passé l’âge de puberté, Cratès le mena chez une servante, & l’avertit que c’étoit le mariage que son père lui avoit destiné. Il ajouta que les adultères devoient s’attendre aux récompenses tragiques de l’exil & des meurtres ; que ceux, qui voyoient des Courtisanes, s’attiroient des censures qui les exposoient à la risée, & que la dissolution & la crapule dégénéroient ordinairement en folie[2].

Cratès eut aussi un frère, nommé Pasicle, qui fut disciple d’Euclide, & duquel Phavorin, dans

  1. Le mot de détruire est suppléé ; j’ai suivi Ménage.
  2. Ménage soupçonne qu’il manque quelque chose dans ce passage, il me semble pourtant que le sens suivi.