Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/76

Cette page a été validée par deux contributeurs.
56
MONIME


MONIME.



Monime, né à Syracuse, fut disciple de Diogene, & domestique d’un certain Banquier de Corinthe, comme le rapporte Sosicrate. Xéniade, qui avoit acheté Diogene, venoit souvent auprès de Monime & l’entretenoit de la vertu de Diogene, de ses actions & de ses discours. Cela inspira tant d’inclination à Monime pour le Philosophe, qu’il affecta d’être tout d’un coup saisi de folie. Il jettoit la monnoie du change & tout l’argent de la banque ; de sorte que son Maître le renvoya. Dès lors, il s’attacha à Diogene, fréquenta aussi Crates le Cynique & autres personnes semblables ; ce qui donna de plus en plus à son Maître lieu de croire qu’il avoit entiérement perdu l’esprit.

Il se rendit fort célèbre ; aussi Ménandre, Poëte comique, parle de lui dans une de ses pièces intitulée Hippocome.

MEN. Ô ! Philon, il y a eu un certain Monime, homme sage, mais obscur, & portant une petite besace.

PHIL. Voilà trois besaces, dont vous avez parlé.

MEN. Mais il a prononcé une sentence, dont le sens figuré n’a rien de ressemblant, ni à celle-ci,