Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/72

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’Onésicrite d’Ægine, ayant envoyé à Athènes le plus jeune de ses deux fils, nommé Androsthène, celui-ci vint entendre Diogène, & resta auprès de lui. Le père envoya ensuite l’aîné, ce même Philiscus dont nous fait mention, & qui fut pareillement retenu. Enfin étant venu lui-même après eux, il se joignit à ses fils, & s’appliqua à la Philosophie, tant Diogène savoit la rendre aimable par ses discours. Il eut aussi pour disciples Phocion, surnommé le Bon, Stilpon de Mégare, & pluaieurs autres, qui furent revêtus d’emplois politiques.

On dit qu’il mourut à l’âge de quatre-vingt-dix-ans, & on parle diversement de sa mort. Les uns croient qu’il mourut d’un épanchement de bile, causé par un pied de bœuf cru qu’il avoit mangé ; d’autres disent qu’il finit sa vie en retenant son haleine. De ce nombre est Cercidas de Mégalopolis, ou de Crête, dans ses Poésies Mimiambes[1], où il parle ainsi :

Cet ancien Citoyen de Sinope, portant un bâton, une robe double, & ayant le ciel pour couverture, est mort sans aucun sentiment de douleur en se serrant les lèvres avec les dents, & en retenant son haleine. Ce qui prouve que Diogène étoit vraiment un fils de Jupiter, & un Chien céleste.

D’autres disent que voulant manger un

  1. Certaine mesure, appelée Iambique.