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Cyniques dans leurs façon de vivre, ni se n'abaisera jusqu'à mandier ses besoins, dit encore Epicure dans son deuxieme livre de la Conduite de la vie. Quoiqu'il perde la vûe, ajoute-t-il dans cet Ouvrage, il continuera de vivre sans regret. Il convient pourtant avec Diogene dans le Livre V. Des ses Opinions choisies que le Sage peut s'attrister en certaines occasions. Il peut aussi arriver qu'il soit appellé en jugement. Il laissera à la postérité des productions de son génie; mais il s'abstiendra de composer des panégyriques. Il amassera du bien sans attachement, pourvoira à l'avenir sans avarice, & se préparera à reposser courageusement les assauts de la fortune. Il ne contractera aucun liaison d'amitié avec l'avare, & aura soin de maintenir sa réputation, de crainte de tomber dans le mépris. Son plus grand plaisir consistera dans les spectacles publics. Tous les vices sont inégaux. La Santé, selon quelques uns, est une chose précieuse, d'autres prétendent qu'elle doit être indifferente. La Nature ne donne point une magnanimité achevée, elle ne s'acquiert que par la force du raisonnement. L'amitié doit être contactée par l'utilité qu'on en espere, de la même maniere que l'on cultive la terre, pour recueillir l'effet de sa fertilité; cette belle habitude se soutient par les plaisirs réciproques du commerce qu'on a lié. Il y a deux sortes de félicités, l'une est suprême,