Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/436

Cette page n’a pas encore été corrigée

On comprend dans la notion du monde tout ce qu'embrasse le contour du ciel, savoir les astres, la terre & toutes les choses visibles. C'est une partie détachée de l'infini, & terminée par une extrémité, dont l'essence est ou rare ou dense, & qui, venant à se dissoudre, entrainera la dissolution de tout ce qu'elle contient, soit que cette matiere, qui limite le monde, soit en mouvement, ou en repos, & que sa figure soit ronde, triangulaire ou telle autre. Car cette configuration peut être fort différente, n'y ayant rien dnas les choses visibles qui forme de difficulté à ce qu'il y ait un monde borné d'une maniere qui ne nous soit pas compréhensible. Et on peut concevoir par la pensée que le nombre de ces mondes est infini, & qu'il s'en peut faire un tel que je dis, soit dans le monde même, soit dans l'espace qui est entre les mondes, par où il faut entendre un lieu parfaitement vuide, & non, comme le veulent quelques Auteurs, un grand espace, fort pur, où il n'y a point de vuide. Ils prétendent qu'il y a des semences qui se séparent d'un ou de plusieurs mondes, ou des espaces qui sont entre-deux, lesquelles s'augmentent peu à peu, se forment, changent de place selon que cela se rencontre, & reçoivent une nourriture convenable qui les perfectionne & leur donne une consistence, proportionnée à la force des fondemens qui les