Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/414

Cette page n’a pas encore été corrigée

Il y a erreur dans ce que nous concevons, s'il n'est confirmé par un témoignage, ou s'il est contredit par quelque autre; c'est-à-dire, si ce que nous concevons n'est pas confirmé par le mouvement qui s'excite en nous-mêmes conjointement avec l'idée qui nous vient, & qui est suspendu dans les cas où il y a erreur. Car la ressemblance des choses que nous voyons dans leurs images, ou en songe, ou par les pensées qui tombent dans l'esprit, ou par le moyen de quelque autre catactere de vérité, ne seroit pas conforme aux choses qu'on appelle existantes & véritables, s'il n'y en avoit pas d'autres auxquelles nous rapportons celles-là, & sur lesquelles nous jettons les yeux. Pareillement il n'y auroit point d'erreur dans ce que nous concevons, si nous ne recevions en nous-mêmes un autre mouvement, qui est bien conjoint avec ce qe nous concevons; mais qui est suspendu. C'est de ce mêlange d'une idée étrangère avec ce que nous concevons, & d'une idée suspendue que provient l'erreur dans ce que concevons, & qui fait qu'il doit, ou être confimé, ou n'être pas contredit. Au contraire, nos conceptions sont vrayes, lorsqu'elles sont confirmées, ou qu'elles ne sont pas contredites. Il importe de bien retenir ce principe, afin qu'on ne détruise pas les caracteres de vérité entant qu'ils concernent les actions, ou que l'erreur, ayant un égal dégré d'évidence,