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infinis, comme on l'a montré, sont transportés dans le plus grand éloignement, & comme ils ne sont pas épuisés par le monde qu'il servent à former, n'étant tous employés ni à un seul, ni à plusieurs mondes bornés, soit qu'ils soient semblables, soit qu'ils ne le soient pas, rien n'empêche qu'il ne puisse y avoir à l'infini des mondes conçus de cette maniere.

Il y a encore des formes, qui par la figure ressemblent aux corps solides, & surpassent de beaucoup par leur ténuité les choses sensibles. Car rien n'empêche qu'il ne se forme dans l'air de ces sortes de séparations, ou qu'il y ait des propriétés formées par le moyen de cavités & de ténuités, ou qu'il se fasse des émanations de parties qui conservent la même position & le même ordre qu'elles avoient dans les solides. Ces formes sont ce que nous appellons des images, dont le mouvement, qui se fait dans le vuide, ne rencontrant rien qui l'arrête, a une telle vélocité qu'il parcourt le plus grand espace imaginable en moins de tems qu'il soit possible, parce qu'il ne reçoit ni plus ni moins de vitesse, ou de lenteur par la répulsion & la non-répulsion[1]. Il ne faut pourtant pas croire qu'un corps, qui est porté en bas dans un tems mesurable, parvienne

  1. Kühnius remarque que les idées de cette lettre sont fort confuses.