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selon la remarque d’Antigone, & de Sotion dans son livre onzieme. J’ai oui dire qu’il étoit borgne, & qu’il se traitoit lui-même de Cyclope.

Il y a eu un autre Timon le Philosophe aimoit beaucoup les jardins & la solitude, comme le rapporte Antigone. On raconte que Jerôme le Péripatéticien disoit de lui que comme parmi les Scythes on laçoit des flêches dans la poursuite & dans la retraite; de même entre les Philosophes il y en avoit qui gagnoient des disciples à force de les poursuivre, d’autres en les fuyant, & que Timon étoit de ce caractere.

Il avoit l’esprit subtile & piquant, aimoit à écrire, & excelloit surtout à inventer des contes propres à composer des fables pour les Poëtes & des piéces pour le Théâtre. Il communiquoit ses tragédies à Alexandre & à Homere le Jeune. Il ne s’embarrassoit pas d’être troublé par ses domestiques, ou par des chiens, n’ayant rien plus à cœur que la tranquillité d’esprit. On dit qu’aratus lui emanda comment on pourroit faire pour avoir un Homere correct, & qu’il répondit qu'il falloit tâcher d’en trouver les plus anciens exemplaires, & non d’autres plus récens, revûs & corrigés. Il laissoit trainer ses productions, qui étoient souvent à demi-rongées par négligence. On conte là-dessus que l’Orateur Zopyrus lisant