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disent, par exemple, que le monde est sphérique. L'assertions est incertaine, au-lieu que nos expressions sont des aveux qui emportant une certitude. Ainsi quand nous disons que nous ne définissons rien, nous ne décidons pas même ce que nous exprimons". Les Dogmatistes leur reprochent encore qu'ils détruisent l'essence de la vie, dès qu'ils en ôtent tout ce en quoi elle consiste. Le Pyrrhoniens leur donnent le démenti. Ils disent qu'ils n'ôtent poinr la vûe, qu'ils ignorent seulement comment elle se fait. "Nous supposons avec vous ce qui paroît, ajoutient-ils; nous doutons seulement qu'il soit tel qu'il est vû. Nous sentons que le feu brule; mais s'il agit ainsi par une faculté qui lui est naturelle, c'est ce que nous déterminons point. Nous voyons qu'un homme se remue & se promene; mais nous ignorons comment s'effectue ce mouvement. Nos raisonnemens ne tombent donc simplement que sur l'incertitude qui est jointe aux apparences des choses. Quand nous disons qu'une statue a des dehors relevés, nous exprimons ce qui paroît; lorsqu'au contraire nous assûrons q'elle n'en a point, nous ne parlons plus de l'apparence, nous parlons d'autre chose". De là vient ce qu'observe Timon dans trois de ses ouvrages; dans ses écrits à Python, que Pyrrhon n'a point détruit l'autorité de la coutume; dans ses Images