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Ils nient encore que le bien & le mal soient tels par nature, parce que s'il y a quelque chose naturellement bonne ou mauvaise, elle doit être l'un ou l'autre pour tout le monde, comme la neige que chacun trouve froide. Or il n'y a aucun bien, ni aucun mal qui paroisse tel à tous les hommes, donc il n'y en a point qui soit tel par nature. Car enfin ou l"on doit regarder ce qu'on appelle bien comme bien en général, ou il ne faut pas le considérer comme bien réel. Le premier ne se peut, parce que la même chose est envisagée comme un bien par l'un, & comme un mal ar l'autre. Epicure tient que la volupté est un bien, Antisthene l'appelle un mal. La même chose sera donc un bien & un mal tout à la fois. Que si on ne regarde pas ce qu'un homme appelle bien comme étant universellement tel, il faudra distinguer les différentes opinions;ce qui n'est pas possible à cause de la force égale des raisons contraires, d'ou ils concluoient que nous ignorons s'il y a quelque bien qui soit tel par nature.

Au reste on peut connoître tout le systême de leurs raisons par les recueils qu'ils en ont laissés. Pyrrhon n'a rien écrit, mais on a des ouvrages de ses disciples, de Timon, d'Ænesideme, de Numenius, de Nausiphane & 'autres.

Les Philosophes dogmatistes opposent aux