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les sens, ou par l’entendement. Mais tous les deux sont un sujet de dispute; ainsi on ne peut discerner la vérité entre les opinions, tant à l’égard des choses sensibles que par rapport aux choses intelligibles. Or si, vû cette contrariété qui est dans les esprits, on est obligé de rendre raison à tous, on détruit la regle par laquelle toutes choses paroissent pouvoir être discernées, & il faudra regarder tout comme égal.

Ils poussent plus loin leur dispute par ce raisonnement. Une chose vous paroit probable. Si vous dites qu’elle vous paroit probable, vous n’avez rien à opposer à celui qui ne la trouve pas telle; car comme vous êtes croyable en disant que vous voyez une chose de cette maniere , votre adversaire est aussi croyable que vous en disant qu’il ne la voit pas de même. Que si la chose, dont il s’agit, n’est point probable, on n’en croira pas non plus celui qui assûrera qu’il la voit clairement & distinctement. On ne doit pas prendre pour véritable ce dont on est persuadé, les hommes n’étant pas tous, ni toujours également persuadés des mêmes choses. La persuasion vient souvent d’une cause extérieur, & est quelquefois produite, ou par l’autorité de celui qui parle, ou par la maniere insinuante dont il s'exprime, ou par la considération de ce qui est agréable.

Les Pyrrhoniens détruisoient encore tout catactere