Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/261

Cette page n’a pas encore été corrigée

ses amis ? Etrange manie ! de regarder comme permis aux autres ce que l’on croit mauvais pour soi-même.

En voici encore d’sutres.

Veut-on connoître l’esprit de Pythagore, que l’on envisage la face empreinte sur le[1] bouclier d’Euphorbe. Il prétend que c’est-là ce qu’il étoit lorsqu’il vivoit autrefois, & qu’il n’étoit point alors ce qu’il est à présent. Traçons ici ses propres paroles : Lorsque j’existois alors, je n’étois point ce que je fuis aujourd’hui.

Ceux-ci font allusion à sa mort.

Hélas ! pourquoi Pythagore honore t-il les fêves au point de mourir avec ses disciples pour l’amour d’elles. Il se trouve près d’un champ panté de ce legumes ; il aime mieux négliger la conservation de sa vie par scrupule de les fouler aux pieds en prenant la fuite, qu’échapper à la main meurtriere des Agrigentions en se rendant coupable d’un crime.

Il fleurissoit vers la LX. Olympiade. L’école, dont il fut le fondateur, dura près de dix-neuf générations, puisque les derniers Pythagoriciens, que connut Aristoxene, furent Xénophile Chalcidien de Thrace, Phanton de Phliafie,

  1. Il y a, regardez le milieu du bouclier d’Euphorbe. On dit que le millieu des boucliers étoit relevé en bosse, De sens d’ailleurs donne à connoître qu’on voyoit sur celui-ci les traits d’Euphorbe.